Doom – Film excellent inspiré du jeu vidéo – Avis Critique

Parlons maintenant du film Doom, venons-en à la substantifique moelle, nous allons faire un peu comme la (sexy) scientifique Samantha Grimm (superbement interprétée par Rosamund Pike) qui plonge ses mains dans les viscères d’une créature pour sortir ses organes un par un : ça c’est vraiment gore ! Sur la planète Mars, une base martienne d’une entreprise terrestre de recherche génétique est attaquée par des créatures monstrueuses inconnues. Un groupe de soldats d’élite est envoyé depuis la planète Terre vers Mars grâce à un portail de téléportation. Les soldats vont devoir se battre contre ces créatures monstrueuses et des zombies dans un dédale de couloirs et de salles closes claustrophobiques à la manière du jeu vidéo Doom. Et ça fonctionne ! On entre bien dans le film et on ne s’ennuie pas une seconde ! C’est bourrin, certes, mais ce n’est pas que bourrin car le scénario dévoile tout au long du film son lot de révélations qui rend le film de plus en plus captivant. Là, je suis bien embarassé car je ne souhaite pas vous spoiler le film Doom en révélant des éléments de l’histoire mais je peux simplement vous confirmer que le scénario n’est pas linéaire en tenant bien la route et en étant suffisamment malin pour maintenir et accroître l’attrait du film. Le scénario est d’autant plus intelligent qu’il s’appuie sur des notions médicales réelles : les anomalies chromosomiques ! Nous ne sommes pas dans de la science-fiction puisque certaines personnes possèdent des chromosomes qui peuvent se séparer et se réassembler sous la forme de nouveaux chromosomes (le chromosome Philadelphie notamment), ce qui provoque des modifications des organes corporels à la manière des mutations de Doom ! À ce jour, aucune explication tangible n’existe concernant le chromosome Philadelphie, aucun scientifique n’est en mesure d’expliquer pourquoi il se forme ! On rigole moins !

Superbes effets spéciaux du film Doom

Le film Doom fonctionne aussi (et surtout) grâce à son réalisateur polonais Andrzej Bartkowiak qui sait parfaitement éclairer et filmer ses scènes en instaurant une sorte de malaise prégnant avec un vrai travail cinématographique (un peu à la manière du cinéma d’auteur d’Europe de l’Est) : Doom est un film adulte dans son histoire et dans sa réalisation ! Doom bénéficie de superbes effets spéciaux en proposant une galerie de monstres très convaincants donc très repoussants (on n’a vraiment pas envie de les croiser) qui sont déchiquetés et explosent à merveille sous les impacts des balles : c’est bluffant ! Doom fonctionne aussi grâce à ses acteurs dont l’excellent Richard Brake dans le rôle du caporal Portman et surtout Karl Urban dans le rôle majeur du sergent-chef Reaper et, encore une fois, Rosamund Pike qui est juste parfaite dans le rôle de Samantha Grimm. Tous ces acteurs ont compris que Doom n’était pas qu’un simple film de mitraillettes qui pulvérisent des monstres et des zombies car le réalisateur installe un vrai climat servi par une vraie histoire sauf que Dwayne Johnson (le Monsieur avec le crâne rasé au milieu sur la jaquette du Blu-ray et du DVD), lui, n’a visiblement pas compris le film. Dwayne Johnson joue comme s’il était dans un buddy movie (un film entre copains) et lorsque le scénario lui offre l’occasion de donner plus de profondeur à son personnage alors il passe carrément à côté du jeu d’acteur attendu. Des années plus tard (en 2009), Dwayne Johnson va d’ailleurs s’enfoncer dans son erreur en dénigrant le film Doom donc il est évident que l’acteur et le réalisateur ne se sont pas compris et ne voulaient pas tourner le même film. Le décalage entre l’interprétation de Dwayne Johnson et Doom est dommage mais, rassurez-vous, cela ne nuit pas au film même si on sent qu’on a raté quelque chose qui aurait pu être encore meilleur !

Doom est très bien rythmé

Le film Doom évoque dans sa forme Aliens le retour de James Cameron croisé avec un bon film de zombies car les soldats de Doom sont attaqués par des créatures monstrueuses et par des zombies. Les séances de tirs à la mitraillette ou à la mitrailleuse sur les créatures et les zombies sont très réussies. Les attaques de créatures et de zombies sur les soldats sont elles aussi très réussies en faisant parfois peur et en étant souvent surprenantes. Tout au long de son histoire, le film aligne plusieurs enjeux qui suivent une progression dramatique et augmentent le suspens. On plonge bien dans Doom dès le début du film car la salle d’arme où les soldats s’équipent ressemble vraiment à la salle d’arme d’un lasergame avec des mitraillettes badass qui ressemblent en tous points à celles d’un lasergame donc, oui, on est à fond dans le film dès le départ. Oui, on accroche immédiatement à Doom car les acteurs ont suivi une vraie préparation militaire (c’est le sujet d’un des bonus sur le Blu-ray) pour apprendre à tenir leurs armes et à tirer : le réalisme est donc total, même s’il s’agit de massacrer des monstres et des zombies ! Je l’ai déjà écrit mais on ne s’ennuie pas une seule seconde car Doom est très bien rythmé avec des vrais moments de suspens. J’ai aussi apprécié les combats où on ne devine pas forcément la fin donc on est souvent surpris car on ne sait pas si c’est le soldat ou la créature qui va gagner : c’est très bien fait ! Je l’ai aussi déjà écrit mais Doom est un film vraiment très gore destiné à un public averti. Et puis, il y a ce plan séquence fabuleux où le héros se déplace dans Doom en vue à la première personne (FPS) comme s’il se déplaçait dans le jeu vidéo : on est tout simplement scotché sur son fauteuil (ou sur son canapé ou sur sa chaise ou même sur son pouf) !