Red Light | Série captivante

Critique Avisrama
4.5/5
Avis en une note
Plaisir à voir la série 91%

RÉSUMÉ de la série Red Light

Avec une réalisation parfaite, des actrices parfaites et un scénario solide, Red Light est une série policière dramatique très réussie en 10 épisodes dont l’intrigue se déroule essentiellement au sein des quartiers de prostitution en vitrine de Anvers en Belgique et de Amsterdam aux Pays-Bas. La série Red Light commence par une enquête sur l’assassinat d’une prostituée de 18 ans retrouvée nue dans une chambre d’hôtel sordide pour ensuite se focaliser avec maestria sur les destins de trois femmes en perte de repères ; une prostituée de 40 ans qui est aussi la compagne d’un proxénète, une chanteuse d’opéra dont l’époux fréquente une prostituée, une enquêtrice de la police chargée d’élucider une disparition qui a eu lieu dans le quartier des vitrines de prostituées. Chaque femme a une personnalité complexe constellée de doutes existentiels qui donnent toute sa saveur et toute son humanité à cette série : sur ce point, la série Red Light est vraiment passionnante. Par contre, le défaut flagrant de Red Light est sa vision partiale et partielle de la prostitution en vitrine : une personne non informée pourrait penser (à tort) que toutes les prostituées en vitrine sont victimes de réseaux de proxénétisme après avoir vu cette série ! Notre résumé de la série Red Light réalisée par Anke Blondé et Wouter Bouvijn s’arrête ici afin de préserver votre suspense lorsque vous regarderez cette série captivante sur Arte.

BANDE-ANNONCE de la série Red Light

Prix d'interprétation
CANNES
0
ÉPISODES

CRITIQUE de la série Red Light

Notre critique de Red Light est très favorable car cette série s’avère très féminine voire féministe et très humaine. Les scènes d’action sont très brèves mais très efficaces. Le suspense est omniprésent car l’écriture du scénario est impeccable. La réalisation très fine fait régner une sorte de malaise prégnant d’où ne se dégage aucune sensualité malgré les nombreux corps dénudés dans les vitrines et les maisons closes. Les épisodes courts (entre 47 et 51 minutes) sont d’une telle efficacité qu’ils sont déjà terminés alors qu’on pensait à peine en avoir vu la moitié ! Pour nous, à la rédaction de Avisrama, la série Red Light a tout de la réalisation et de l’écriture d’un grand film en se situant bien au-dessus d’un téléfilm ou d’une série policière classique. Les personnages à plusieurs facettes ne permettent pas d’anticiper le scénario ce qui permet à Red Light de bifurquer sans cesse d’un récit attendu vers un récit fascinant comme, par exemple, lorsqu’une héroïne décide de se prostituer sans attendre en offrant son corps dans un restaurant !

Critique favorable de Red Light car cette série sur la prostitution s'avère très féminine et très humaine
Critique favorable de Red Light car cette série sur la prostitution s'avère très féminine et très humaine

La série Red Light bénéficie d'une très bonne réalisation

La série Red Light (dont la traduction du titre en français est “Lumière Rouge”) tire son nom des lumières rouges utilisées dans les vitrines des prostituées ou par les maisons closes pour signaler aux passants clients leur activité de prostitution. Très souvent, dans les villes hollandaises où la prostitution est légalisée, le “Red light district” (“Quartier des lumières rouges”) désigne ainsi le quartier de la prostitution. Cette précision sémantique étant acquise, on doit vraiment saluer la qualité de la réalisation de la série qui montre avec un réalisme presque journalistique les rues de la prostitution en vitrine à Anvers et Amsterdam : c’est absolument parfait ! Malheureusement, pour ma part, je trouve plutôt imparfait la vision de Red Light sur ce qui se passe à l’intérieur des vitrines car la série perd (presque) toute sa belle humanité à fleur de peau pour dresser un portrait glacial quasiment sordide de la relation entre la prostituée et ses clients. Même si elle est trop courte, il faut pourtant remarquer la séance de domination BDSM entre une prostituée et un soumis car l’homme esclave transformé en chien qui marche nu en laisse à 4 pattes s’avère être un client charmant et attentif au bonheur de sa Maîtresse sadomasochiste. Cette complicité exquise (et très humaine) entre la prostituée dominatrice et l’homme soumis liées l’un à l’autre par le plaisir fusionnel de l’humiliation sera hélas ensuite brisée en éclats par le proxénète ! Franchement, je trouve dommage que, hormis cette relation de domination soumission sadomaso entre une Maîtresse et un soumis, la série Red Light ne se soit pas plus attachée à montrer une autre facette de ce qui se passe derrière une vitrine une fois que la prostituée à tiré le rideau de la vitrine.

La série Red Light bénéficie d'une très bonne réalisation pour montrer la prostitution en vitrine à Amsterdam et à Anvers
La série Red Light bénéficie d'une très bonne réalisation pour montrer la prostitution en vitrine à Amsterdam et à Anvers

La série Red Light crée une impasse

Le choix des réalisateurs et des scénaristes de ne pas montrer explicitement la réalité d’une relation tarifée classique entre un client et une prostituée dans une vitrine suscite un sentiment de regret ; un regret sans doute partagé par beaucoup de spectateurs et, plus certainement, par beaucoup de spectatrices puisque Red Light met ainsi en scène l’épouse d’un client qui ne sait absolument pas en quoi consiste cette relation entre un client et une prostituée dans une vitrine ! Cette épouse, comme sans doute une spectatrice, s’imagine alors tous les scénarios possibles sans réellement arriver à comprendre les motivations de son mari et le déroulement d’une relation sexuelle entre un client et une prostituée. Cette incompréhension de l’épouse sur la relation sexuelle tarifée entre un homme et une prostituée va d’ailleurs perdurer pendant la série Red Light. Si les spectateurs qui ont fréquenté des prostituées peuvent apprécier toute la saveur artistique de la naïveté de l’épouse (qui joue un peu le rôle de Candide), à contrario les spectatrices qui n’ont pour la plupart évidemment pas fréquenté des prostituées seront bien incapables de savoir ce qui se passe réellement entre un client (leur mari peut-être ?) et une prostituée ! Certes, Red Light n’a pas vocation à être une série pédagogique mais le fait de faire l’impasse sur la représentation d’une relation sexuelle consentie entre un client et une prostituée derrière le rideau d’une vitrine est selon nous un manque du scénario car la non explicitation de la réalité risque d’altérer la perception de la série pour certaines spectatrices qui se retrouvent alors dans la situation de l’épouse du client à ne pas savoir ce qui se passe vraiment entre leur mari (ou amant ) et une prostituée. Sur ce point, la série Red Light est imparfaite mais c’est bien le seul point sur lequel Red Light est imparfaite car, au-delà de ce point (tout de même important), cette série est parfaite et passionnante !

La série Red Light crée une impasse sur les relations tarifées entre les clients et les prostituées en vitrine pour se focaliser sur une maison close à Amsterdam
La série Red Light crée une impasse sur les relations tarifées entre les clients et les prostituées en vitrine pour se focaliser sur une maison close à Amsterdam

La série Red Light a été récompensée à Cannes

La série Red Light a été consacrée par le Prix Golden Calf de la Meilleure Série Dramatique au Nederlands Film Festival en Hollande ainsi qu’au Festival International des Séries de Cannes CanneSeries avec le Prix Spécial d’Interprétation pour Carice van Houten et Halina Reijn et Maaike Neuville et Geert Van Rampelberg. Ces distinctions reçus par la série Red Light sont totalement justifiées car ses trois portraits de femmes en perdition sont admirables ! La chanteuse d’opéra adulée dans le monde entier voit toutes ses certitudes s’écrouler lorsqu’elle découvre que son mari la trompe avec une prostituée. La prostituée de 40 ans voit elle aussi toutes ses certitudes s’écrouler quand elle découvre que son proxénète la trompe avec une autre femme dont il a un enfant secret. L’enquêtrice de la police voit elle aussi toutes ses certitudes s’écrouler quand son mari ne la désire plus sexuellement et qu’il la rejette hors du foyer familial. Les liens qui vont se créer entre ces trois femmes vont être complexes et ambiguës sans jamais juger ces femmes : la série Red Light est vraiment formidable sur ce point (et c’est vraiment dommage de ne pas vous dévoiler certains éléments du scénario qui sont eux aussi formidables humainement). Ces trois femmes sont dans une situation de désespoir car elles sont trompées ou délaissées par l’homme qu’elles aimaient. Pourtant, à sa manière, chacune d’entre elles va essayer de comprendre et de lutter pour essayer de ne pas sombrer ! Sans faire de révélation, on peut juste évoquer comment l’enquêtrice décide de se masturber en mettant la main dans sa culotte parce que son mari ne veut pas lui faire l’amour ! Ou encore comment la même enquêtrice décide de porter de la lingerie sexy pour provoquer le désir sexuel de son mari et l’amener à la pénétrer ! Ce ne sont là que des détails intimes mais ils traduisent l’extraordinaire volonté de ces femmes qui tentent de surmonter la fatalité ! En fait, j’essaye de me restreindre à des faits présents dans les deux premiers épisodes de la série afin de ne pas vous gâcher le plaisir de la découverte ni le suspense. Outre ces trois femmes centrales dans l’histoire dont les rôles puissants sont magistralement interprétés, il faut également souligner le personnage du proxénète qui est lui aussi superbement ambivalent au point de ne plus savoir s’il est sincère ou manipulateur. Nos explications sur Red Light devraient vous aider à mieux appréhender le début de la série Red Light et aussi, dans une certaine mesure, la fin de la série Red Light avec Carice van Houten et Maaike Neuville.

Carice van Houten dans le rôle de la prostituée Sylvia Steenhuyzen et Geert Van Rampelberg dans le rôle du proxénète Ingmar ont été récompensés par le Prix Spécial d'Interprétation à Cannes
Carice van Houten dans le rôle de la prostituée Sylvia Steenhuyzen et Geert Van Rampelberg dans le rôle du proxénète Ingmar ont été récompensés par le Prix Spécial d'Interprétation à Cannes

Trois actrices admirables dans la série Red Light

La série Red Light bénéficie d’actrices admirables pour interpréter ces trois femmes en perdition confrontées au quotidien de la prostitution de vitrine avec Carice van Houten dans le rôle de la prostituée Sylvia Steenhuyzen, Maaike Neuville dans le rôle de l’enquêtrice de la police Evi Vercruyssen, Halina Reijn dans le rôle de la chanteuse d’opéra Esther Vinkel. Enfin, évidemment, l’acteur Geert Van Rampelberg est brillant dans le rôle du proxénète Ingmar en offrant toujours une interprétation très fine comme dans son film Plongée mortelle de Hans Herbots.

L'actrice Maaike Neuville interprète avec une infinie justesse le rôle de l'enquêtrice de police Evi Vercruyssen qui ne parvient plus à séduire sensuellement son mari
L'actrice Maaike Neuville interprète avec une infinie justesse le rôle de l'enquêtrice de police Evi Vercruyssen qui ne parvient plus à séduire sensuellement son mari

La série Red Light est-elle inspirée d’une histoire vraie ?

Oui, la série télé Red Light est inspiré d’une histoire vraie et, pour être plus précis, de plusieurs histoires vraies. Carice van Houten, l’actrice principale de la série télévisée, et les scénaristes de la série Halina Reijn et Esther Gerritsen ont confirmé avoir utilisé plusieurs histoires vraies pour leurs intrigues. Les trois femmes co-créatrices de la série TV Red Light voulaient prendre très au sérieux le domaine extrêmement complexe de la prostitution ainsi elles ont rencontré des nombreuses prostituées, des proxénètes, ainsi que des membres de la police. Maaike Neuville a échangé avec plusieurs inspecteurs de police pour s’investir dans son rôle d’Evi. Et, évidemment, tout le contexte de la prostitution en vitrine est une réalité en Hollande et en Belgique ! Alors, oui, la série Red Light est bien inspirées d’histoires vraies mais son récit reste une fiction.

L'actrice et co-scénariste Carice van Houten a confirmé que la série Red Light est bien inspirée de plusieurs histoires vraies
L'actrice et co-scénariste Carice van Houten a confirmé que la série Red Light est bien inspirée de plusieurs histoires vraies

AVIS sur la série Red Light

Notre avis sur la série Red Light est extrêmement positif car, si on passe outre les répliques faciles des prostituées (« Comme d’habitude ? Une fellation et plusieurs positions ? ») et les dizaines de filles presque nues qui peuplent les vitrines, Red Light n’est pas un énième film sur la prostitution mais plutôt une sorte de chemin de la rédemption pour trois femmes livrées à elles mêmes sans plus aucun homme pour les aider ! Et là, oui là, Red Light est une réussite totale car on est embarqué avec ces femmes dans leur combat inégal contre leur destin tragique ! Et chacune de ces femmes commet des maladresses et des erreurs, chacune de ces femmes est profondément humaine malgré la carapace de son métier, chacune de ces femmes nous fait vibrer et nous tient en haleine du début à la fin de la série ! Co-réalisée par une femme, Anke Blondé, et par un homme, Wouter Bouvijn, Red Light est vraiment une série à voir et à revoir en s’adressant sans doute prioritairement à un public féminin qui pourra, nous en sommes certains, s’identifier à plusieurs difficiles moments de vie des héroïnes et, surtout, apprécier la force de résistance et de caractère de ces trois femmes exceptionnelles !

Avis positif pour la série Red Light qui révèle toute l'humanité de trois femmes en perte de repères dont une prostituée de 40 ans avec une vie aussi dure que touchante
Avis positif pour la série Red Light qui révèle toute l'humanité de trois femmes en perte de repères dont une prostituée de 40 ans avec une vie aussi dure que touchante

NOTES de la série Red Light

9Score Expert
Film féminin captivant

Red Light est un film féminin captivant qui s'intéresse au vécu et au ressenti de trois femmes en perdition confrontées à l'univers de la prostitution

Réalisation
9.5
Scénario
9
Suspense
8
Interprétation des rôles
10
Ce qui est bien
  • Très réaliste
  • Trois femmes admirables
  • Rythme parfait
  • Relation Maîtresse / soumis
Ce qui est moins bien
  • Regard partiel sur les vitrines
La maison close à Amsterdam dans la série Red Light est aussi un bar à hôtesse comme il en existait tant à Nantes
La maison close à Amsterdam dans la série Red Light est aussi un bar à hôtesse comme il en existait tant à Nantes

AFFICHE de la série Red Light

Red Light - Affiche de la série Arte
L'affiche de la série Red Light présente les trois femmes en perdition autour des quartiers de la prostitution à Amsterdam et à Anvers

CASTING de la série Red Light

Actrices et Acteurs de la série Red Light | Distribution

Carice van Houten (dans le rôle de Sylvia Steenhuyzen, la prostituée) ; Maaike Neuville (dans le rôle de Evi Vercruyssen, l’enquêtrice de la police) ; Halina Reijn (dans le rôle de Esther Vinkel, la chanteuse d’opéra) ; Geert Van Rampelberg (dans le rôle de Ingmar, le proxénète) ; Koen De Bouw (dans le rôle de Sam De Man) ; Joren Seldeslachts (dans le rôle de Gust Rombout) ; Sofie Decleir (dans le rôle de Luci Vermeulen) ; Ruth Becquart (dans le rôle de Veerle Vanaken) ; Patrycja Pulit (dans le rôle de Lovina) ; Anne-Laure Vandeputte (dans le rôle de Veronique Wagelmans) ; Celinde Schoenmaker (dans le rôle de Vanessa)

Réalisateurs de la série Red Light | Réalisation

Anke Blondé ; Wouter Bouvijn

Scénario de la série Red Light | Auteurs

Christophe Dirickx ; Esther Gerritsen ; Frank Ketelaar ; Sebastiaan Leeman ; Halina Reijn ; Carice van Houten

Musique de la série Red Light | Compositeur de la Bande Originale

David Martijn ; Jeroen Swinnen

Durée de la série Red Light

487 minutes

Année de la série Red Light

Date de sortie de la série : 4 décembre 2020

Genre de la série Red Light

Drame ; Policier ; Série sur la prostitution

Récompenses de la série Red Light

Prix Golden Calf de la Meilleure Série Dramatique au Nederlands Film Festival en Hollande
Prix Spécial d’Interprétation pour Carice van Houten et Halina Reijn et Maaike Neuville et Geert Van Rampelberg au Festival International des Séries de Cannes CanneSeries en France

Producteurs de la série Red Light

Peter Bouckaert ; Mark Furstner ; Erwin Godschalk ; Nelsje Musch-Elzinga ; Gunter Schmid

Société de production de la série Red Light

BNNVARA

Pays d'origine de la série Red Light

Hollande

La chanteuse d'opéra Esther Vinkel magistralement interprétée par Halina Reijn ne comprend pas comment son mari pouvait la tromper régulièrement avec une prostituée dans la série Red Light
La chanteuse d'opéra Esther Vinkel magistralement interprétée par Halina Reijn ne comprend pas comment son mari pouvait la tromper régulièrement avec une prostituée dans la série Red Light

DIFFUSEUR de la série Red Light

La série Red Light est diffusée à la télévision par Arte.

Les photos, textes, illustrations, vidéos et documents sont les propriétés de leurs auteurs et éditeurs respectifs.
Photos © BNNVARA / Arte

Red Light est une série très juste qui montre l'étrange rapport de manipulation et d'amour et de domination entre un proxénète et sa compagne prostituée
Red Light est une série très juste qui montre l'étrange rapport de manipulation et d'amour et de domination entre un proxénète et sa compagne prostituée

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