Les Promesses – Film politique réussi avec Isabelle Huppert – Avis Critique

Ajoutons à cette tension sociale la tension intime non-dite entre le personnage de la mairesse et son directeur de cabinet, elle est divorcée et il est célibataire, elle est autoritaire et il lui obéit, alors assistons-nous à une relation amoureuse inavouée et inavouable, ou bien à une relation de dominatrice à soumis évidemment non exprimée mais vécue en filigranes ? Cette tension intime prégnante se manifeste clairement lors de deux moments forts du film Les Promesses ; la mairesse observe son dircab au service de la future mairesse et elle va renier sa promesse peut-être par jalousie ou peut-être par peur de perdre son esclave en costume ; la mairesse invite son dircab à raconter une anecdote lors d’un dîner politique mais il se rebelle faisant vaciller la mairesse peut-être trop persuadée de sa relation inhérente de domination féminine ! En fait, rien n’est exprimé dans le film Les Promesses mais chaque regard, chaque mouvement, chaque parole ou chaque silence, peut être interprété de plusieurs façons grâce à la qualité de jeu d’Isabelle Huppert et de Reda Kateb. Cette ambiguïté permanente s’impose comme une évidence tellement Isabelle Huppert et Reda Kateb semblent s’associer à merveille en mairesse et directeur de cabinet, en amante et amant, en Maîtresse et soumis (il n’y a qu’un “t” de différence entre Mairesse et Maîtresse) !