La Déesse des mouches à feu – Film sensible – Avis Critique

Et là, oui là, il faut être très clair, la réalisation de Anaïs Barbeau-Lavalette a été souvent comparée à celle de Larry Clark mais rien n’est plus faux car si Anaïs Barbeau-Lavalette et Larry Clark filment tous deux des jeunes gens adeptes de skate-board et de drogue et de sexe, Larry Clark filme des corps avec une optique clinique presque comme dans un documentaire quand Anaïs Barbeau-Lavalette filme des âmes avec une humanité et une sensibilité exacerbée ! La première tentative de rapport sexuel de Catherine est un instant extrêmement révélateur de toute la richesse humaine du film La Déesse des mouches à feu : Catherine est dans le lit face au lycéen qu’elle aime et elle s’attend à ce qu’il lui fasse l’amour mais le jeune homme sort son pénis et se masturbe face à sa petite amie jusqu’à l’éjaculation alors Catherine interloquée prend du sperme sur ses doigts et le goûte ! Cette scène filmée avec le pénis en érection du jeune homme explicitement visible est un véritable instant de grâce tant on peut lire les attentes puis la surprise et enfin la déception sur le visage de Catherine qui, pourtant, mange l’éjaculation comme si elle voulait tout de même s’approprier son amant ! De la même manière, lorsque Catherine se fait dépuceler par son nouveau petit ami alors cette scène est filmée avec une sensibilité merveilleuse pour transmettre chaque seconde de cette première fois vécue par une jeune femme : c’est fabuleux !