Les Amours d’Anaïs | Film vivifiant avec Anaïs Demoustier

Pourquoi Les Amours d’Anaïs est-il une totale réussite ? Tout d’abord, Les Amours d’Anaïs doit beaucoup (et réciproquement) à Anaïs Demoustier qui incarne un personnage solaire absolument fascinant car Anaïs court tout le temps en étant (presque systématiquement) en retard (ces plans de courses contre le temps sont fabuleux) en répandant son bonheur de vivre mais en étant aussi d’une légèreté navrante dans la gestion de son quotidien ainsi Anaïs offre 2 facettes : une facette charmante et attirante tandis que l’autre facette la classe parmi les filles à éviter pour ne pas avoir à subir les conséquences de son tempérament. Anaïs Demoustier irradie donc le film de sa personnalité resplendissante car le film sait admirablement mettre cette personnalité en valeur grâce à des courtes scènes très efficaces qui se succèdent avec un montage serré (mais pas trop) en ne laissant pas les spectateurs s’ennuyer une seule seconde : c’est tout le génie de la réalisatrice de définir cette belle temporalité des plans plutôt rare (inédite ?) dans le cinéma français. L’actrice principale est géniale, la réalisatrice est géniale alors on aboutit à un phénomène génial sur un écran de cinéma (ou un écran plasma) : le naturel ! Anaïs (Demoustier) vit naturellement et aime naturellement ! Alors les scènes où les corps sont dénudés sont naturelles et saines : Anaïs peut être nue ou habillée ou en lingerie avec la même simple évidence, cela n’a l’air de rien mais ça contribue énormément au bien-être qui se dégage de ce film. Avec le même esprit, une scène de relation sexuelle devient une scène amoureuse chargée de passion réciproque et non pas une banale scène érotique : le film s’affranchit de la nudité des corps pour s’intéresser à la passion des êtres (c’est flamboyant) ! Ainsi le titre Les Amours d’Anaïs est très bien choisi car il y a le mot amour à l’intérieur ! Concomitamment, j’ai adoré une scène très érotique où Anaïs et Émilie regardent des gravures érotiques accrochées à un mur : l’érotisme est là où il doit être, dans la suggestivité des éventuels plaisirs à venir et non pas dans sa démonstration.