Les Passagers de la nuit | Film intime

Emmanuelle Béart offre une très belle consistance à son personnage d’animatrice radio qui s’impose d’elle-même comme si elle avait toujours existé ; quelle actrice ! Noée Abita interprète avec justesse son rôle de punkette sage mais triste avec notamment quelques belles répliques bazooka et on peut vraiment saluer sa performance lors de la scène amoureuse où elle se dénude pour chevaucher le fils d’Élisabeth car elle est simplement parfaite ! En fait, tout le monde est parfait, le réalisateur Mikhaël Hers livre un film juste avec une tonalité de pellicule qui évoque les années 80 (je ne pensais pas qu’une teinte de pellicule pouvait à ce point faire ressentir une époque) et un jeu des actrices et des acteurs qui reste dans ces années 80 : c’est presque magique tellement tout semble naturel ! J’aime bien les références aux Bains-Douches et au Palace (et chacun retrouvera ses propres références) mais je regrette que le film se concentre géographiquement sur l’Ouest de Paris en délaissant les arrondissements du centre de Paris sans doute plus représentatifs des années 80 et de l’inspiration musicale du film teintée new wave. Le film Les passagers de la nuit a reçu une excellente critique presse avec notamment la critique de Télérama très enthousiaste mais aussi des bonnes critiques du Figaro et du Monde et de Libération. Ici, à la rédaction de Avisrama, sans être aussi dithyrambique que nos confrères journalistes de la presse écrite, notre critique de Les Passagers de la nuit est positive car ce film s’avère un beau moment d’humanité et une belle expérience rétro-temporelle bien qu’une structure plus forte du récit aurait été appréciable.