Possession – DVD – Avis critique sur le film avec Nicolas Cage

Je n’ai pas vu un Nicolas Cage aussi magnétique depuis Sailor et Lula : Nicolas Cage est tout simplement exceptionnel ! … et ce film, Possession, est vraiment passionnant. J’adore !

Je vais vous dire tout de suite ce qui ne va pas avec ce film. Le thème du film et l’interprétation géniale de Nicolas Cage font immédiatement penser à un film de Abel Ferrara ou de David Lynch tellement c’est perturbant et dérangeant ‼️ MAIS ‼️ la réalisation du film est propre, trop propre, car cette réalisation évoque presque celle d’un téléfilm de milieu d’après-midi.

Un érotisme extrêmement subversif

Ainsi on est face à un thème qui s’ouvre comme un gouffre, on est face à un érotisme extrêmement subversif, on est face à Nicolas Cage dont la présence inonde l’écran, on est face à une histoire qui tient en haleine, et tout est encadré par une réalisation très professionnelle mais très sage, trop sage.

Tabou brisé

Le titre original de Possession est Between worlds (Entre les mondes, en français) qui est un titre beaucoup plus intéressant et juste puisqu’il s’applique à plusieurs niveaux de lecture jusqu’au tabou brisé (et là, Possession brise vraiment bien à fond les tabous !). Oui, Possession est un film qui n’est pas du tout socialement correct, et c’est pour ça que ça fait du bien de le voir (en tous cas, pour moi) !

Vraiment hors limites

Moi, j’ai vraiment bien aimé ce film car il est vraiment hors limites et le scénario va vraiment très loin. Ce film se démarque donc réellement du cinéma américain classique préformaté qui n’a quasiment plus aucun intérêt. J’ai aussi adoré ce film car Nicolas Cage est sensationnel, comme si le Bad Lieutenant d’Abel Ferrara avait enfin trouvé un digne héritier à Harvey Keitel 40 ans après. J’aime aussi beaucoup ce film car son érotisme est extrêmement perturbant tout comme dans un film de David Lynch. En fait, sans sa réalisation trop propre, Possession aurait certainement une belle place au M.U.F.F. (Melbourne Underground Film Festival), le légendaire festival de cinéma australien totalement déjanté puisque la jeune actrice Penelope Mitchell à la carrière déjà sulfureuse est australienne.

Hors cadre

Le seul problème de ce film va être sa difficulté à trouver son public. En effet, un public de cinéphiles exigeants ne peut pas adhérer à la réalisation plate même si, en ce qui me concerne, elle ne me dérange pas plus que ça. Et un public d’adeptes de thrillers ne va pas du tout trouver son compte puisque ce film est tout simplement hors cadre même si sa réalisation est bien dans le cadre, elle.

Tension sexuelle

Ce film est un peu comme le Hindenburg ; il est descendu en flammes… et il n’a pas mérité ça ! Non, vraiment, Possession et Nicolas Cage n’ont pas mérité d’être trainés dans la boue par les « critiques » qui n’ont simplement pas compris ce film à double lecture. Si Possession avait été un film de Michael Haneke, on aurait certainement crié au génie car Possession est nimbé du même malaise envahissant que La pianiste en posant lui aussi des questions intimes enfouies. Alors, au fond, une des forces de Possession réside dans son érotisme à contre-courant qui heurte, qui choque, qui fait vaciller, mais qui questionne ! Là, il faut souligner que c’est une femme, Maria Pulera, qui a réalisé le film donc le spectateur est face à une tension sexuelle plutôt féminine et à un registre des fantasmes lui aussi plutôt féminin ce qui évidemment dérange et interroge la libido d’un spectateur masculin !