La Proie – Film avec des jeunes femmes captives – Avis Critique

Très bien réalisé, La proie s’inscrit plutôt dans la lignée de thrillers lents tels que les derniers films de Clint Eastwood en ajoutant en plus un mal-être prégnant : le tueur en série qui est un père parfait pour sa fille d’une dizaine d’années, le policier local qui poursuit son enquête car il est un croyant tandis que sa femme lui intime de rester à la maison, la femme policière qui désobéit aux ordres et tente de séduire sexuellement le tueur en série pour l’arrêter. Justement, pour piéger le tueur en série, la femme policière se transforme en appât en devenant une prostituée de motel ce qui est évidemment très risqué pour elle et ce qui, simultanément, permet au film d’attirer notre attention sur un phénomène peu connu en France : la prostitution en motel aux États-Unis. Dans des motels sordides, des filles perdues en minijupes et robes trop courtes reçoivent des clients à la chaîne en étant parfois sous la coupe de proxénètes violents. Les filles sans espoir dans ces chambres de motel sales et répulsives doivent accepter tout ce que leur impose le proxénète infâme comme, dans le film, s’offrir à plusieurs clients simultanément. C’est là, dans ces chambres de motel sans âme, que le tueur en série tue certaines de ses victimes : c’est purement bestial et atroce ! Les scènes les plus dures du film se déroulent cependant durant la captivité de deux jeunes femmes prisonnières dans la grange, l’une d’elle est menottée en lingerie avec les yeux bandés tandis que l’autre est attachée avec un collier qui sert à la suspendre au bout d’une chaîne ! Alors, oui, il règne une sorte de malaise permanent à la Twin Peaks dans ce film. D’autant plus que les motivations du tueur en série ne sont pas clairement explicitées puisqu’il semble se satisfaire de renifler ses victimes avant de les tuer puis de renifler ensuite leurs vêtements après les avoir tuées : des vêtements qu’il conserve à l’intérieur d’un petit sac soigneusement caché dans une étagère de sa chambre… où sa fille entre sans prévenir !