Red Rocket | Film inspiré d’histoires vraies | Avis Critique

Et on peut ici ouvrir un autre enjeu du film en évoquant le rôle de la jeune vendeuse de donuts, Strawberry, superbement interprétée par Suzanna Son en santiags et robe courte d’été : quelle vision idyllique ! Le Donut Hole, le magasin de donuts, existe vraiment dans la ville de Texas City ! La ville de Texas City existe vraiment ! Quel est l’avenir pour une fille de 17 ans, à quelques semaines de ses 18 ans, vendeuse dans un magasin de donuts dans la petite ville de Texas City ? Strawberry, comme de plus en plus de filles de son âge, perçoit les films hard comme un moyen de voyager, vivre à Los Angeles dans Red Rocket, et de gagner de l’argent et d’avoir une vraie vie au lieu d’être recluse derrière un comptoir à donuts toute la journée probablement toute sa vie ! En fait, le film Red Rocket est presque une préquel du film Pleasure de Ninja Thyberg où on voit une jeune actrice X débuter sa carrière à Los Angeles pour évidemment exactement les mêmes motifs que Strawberry : échapper à un quotidien et un futur sans espoirs ! Simultanément, il faut bien comprendre que la relation sexuelle (légale aux États-Unis) entre cette fille de presque 18 ans et cet homme quarantenaire n’a plus rien de choquant pour beaucoup de jeunes femmes américaines (et européennes) qui recherchent de plus en plus des hommes mûrs avec 10 ans, 20 ans ou encore 25 ans d’écart. Enfin, soyons clair, Mikey Saber qui est un hardeur professionnel procure à Strawberry un épanouissement sexuel qu’elle n’a probablement jamais vécu auparavant ! Et là, oui là, le film est assez dramatique car Mikey Saber gobe des pilules bleues (probablement du Viagra) tous les jours pour maintenir ses érections ! Mikey Saber ne peut pas admette que ses érections diminuent avec l’âge et il est prêt à tout pour les conserver en dépensant beaucoup d’argent pour acheter ces pilules et aussi en se rendant malade car toutes ces pilules qui stimulent les érections donnent d’atroces maux de tête et des palpitations et parfois des nausées ! Alors, lorsqu’on réunit une fille qui veut à tout prix s’affranchir d’une vie sans espoir et un homme qui veut à tout prix retrouver les lumières et l’argent de la célébrité, le couple se trouve naturellement et tourne facilement son premier film X amateur avec un téléphone portable ! Le désir de Strawberry pour Mikey Saber est si ardent qu’elle fait l’amour avec lui dès que possible partout où cela est possible et, surtout, dans sa voiture ! Une belle allégorie du film est l’image de l’homme mûr à terre aux pieds de la fille de 17 ans en santiags tel un soumis aux pieds d’une jeune dominatrice en bottes pour montrer la vraie dépendance de l’acteur à sa future actrice qui va d’ailleurs lui dicter ses conditions en n’acceptant les tournages X qu’à la condition de participer uniquement à des scènes de couple avec lui : l’acteur et la future actrice ont autant besoin l’un de l’autre et sont autant dépendants l’un de l’autre ! D’ailleurs l’homme mûr se retrouve aux pieds de la jeune femme en santiags car, par ironie du sort, c’est elle qui le protège mais cette scène porte évidemment tout son symbolisme explicite pour les fétichistes des bottes et pour les Maîtresses bottées !